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28 mai 2009

Les marécages de Joe R. Lansdale, une face sombre de l'amérique.

Harry, 13 ans, vit dans le Texas des années 30. Un endroit encore rancunier de la Guerre de Sécession et où le Klan a une influence non-négligeable, mais ça, ça n'intéresse pas Harry, il vit une petite vie tranquille avec ses parents et sa sœur. Seulement, il va être amené à se retrouver au milieu de l'enquête que son père va mener sur des meurtres de prostituées noires dans les marécages.

9782070307425FS

Exercice très difficile, raconter une histoire par les yeux d'un enfant. On a souvent le droit a un point de vue très naïf, et donc fatiguant à la longue. L'auteur arrive quand même à nous intéresser au récit et même si le narrateur ne comprend pas tout, il laisse le lecteur suffisamment d'indices pour comprendre ce que Harry ne peut pas. Le lecteur est donc mis dans à contribution, il est obligé de faire les liens et de combler les blancs face auxquels le narrateur est impuissant.

 

L'âge du héros permet aussi de distancier un peu l'horreur des crimes et des comportements. Même si Harry avance certaines hypothèses qui peuvent paraître ridicule, elles passent très bien, et on arrive à ressentir la peur de l'enfant pour le croque-mitaine qui sévit. Cependant, Lansdale n'en reste pas à Harry et livre une galerie de personnage haut en couleurs et étonnante, mais toujours logique et bien décrite.

 

Avec ce livre Joe Lansdale livre un portrait de l'Amérique loin d'être glorieux. Toujours englué dans le racisme, les ragots, cette Amérique-là vit toujours dans le XIXe siècle. Les gens qui sont un peu plus ouvert, qui respectent les noirs sont montrés du doigt, voir lynchés. Une part noire de son histoire, qu'elle aimerais oublier, mais qui est encore très récente.

 

Un livre très prenant, bien écrit qui livre un portrait de l'Amérique peu reluisant et sans concession. Je ne l'ai pas réussi à m'en détacher. Vraiment passionnant et très bien écrit.

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Commentaires
Z
Oui mais ça permet de connaître plus de choses, d'en apprendre plus sur toute la mythologie de l'histoire. <br /> Il faut vraiment que le récit à la 1ère personne soit bien fait, sinon ça ressemble à une succession d'événements, sans style.<br /> Mais bon si là c'est bien fait je te crois :-)
C
--> Aerials : je n'ai pas lu Huckleberry Finn, donc, je ne peux dire si ta comparaison est hors de propos, mais j'en doute fortement !!!<br /> --> Zofia : la narration à la 1e personne n'est pas la chose la plus facile à faire, mais quand c'est bien fais, c'est excellent, et là, c'est le cas. En plus, ça permet d'offrir un vrai point de vue, qui n'est pas fatiguant comme c'est trop souvent le cas lorsque le personnage est mineur. La narration à la troisième, je trouve souvent ça un peu rouflant, ça distancie le récit je trouve, ça implique moins le lecteur.
Z
C'est écrit à la 1ère personne ? Si quelque chose peut me rebuter c'est une narration à la 1ère personne et par un enfant de 13 ans, j'ai un peu peur du résultat...
A
Quand j'ai lu ton résumé j'ai tout de suite fait un rapprochement avec Huckleberry Finn de ce cher Mark Twain. Ca doit être le côté narrateur enfant et les thèmes abordés dans une amérique qui apparaît "peu reluisante" comme tu dis . Mais je dois sûrement être très loin du compte et faire une comparaison loin d'être pertinente!
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