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13 août 2008

Le Bangladesh : futur miroir du monde ?

On commence par du sérieux, s'il vous plaît. Pas de scoop, pas d'article sensation pour le premier. Sobre, actuel, pas de rire. Merci. Actualité ou coup de gueule, je vous laisse le soin de juger.

Les champs sont déserts. Les barques abandonnées. Plus aucun navire ne s'approche des îles isolées. Le Bangladesh et ses 150 millions d'habitants subissent un changement global de paysage qui va s'étendre à l'échelle planétaire. Aucun doute là dessus.
Autrefois, la quasi totalité des côtes du pays et des berges du delta du Gange étaient utilisées pour la culture du riz. La riziculture, activité phare du Bangladesh. Pourtant aujourd'hui les populations présentes en bord de mer n'ont plus beaucoup le choix. Les crues à répétition du Gange dûes au phénomène de mousson ne sont plus perçues comme un signe de bienveillance. Malgré une surélévation des digues de plusieurs centimètres par an, la hausse du niveau de la mer combinée aux marais de mousson noient 2/3 du pays. Chose ponctuelle certes, mais qui prévoit d'être permanente d'ici 2100.
La salinisation des sols devient la cause principale des mouvements de population... Pour 1 cm d'élévation du niveau des océans, la limite d'eau douce est repoussée de 100 mètres des côtes ! Nappes phréatiques, delta deviennent les cibles numéro un. Lorsqu'on sait que 25% de la production de riz est cultivée dans les deltas, il y a de quoi se poser des questions.

Les sols trop salés deviennent hostiles à toutes cultures. La population ne peut plus vendre ses maigres récoltes, les digues plus entretenues s'affaissent et deviennent vierges. Entre les récents passages de cyclones à répétition depuis 10 ans, le littoral est devenu tout ce qu'on peut qualifier de désolation.
Arbres arrachés, des amas de tôles traînent et attendent des revendeurs qui ne viendront peut-être jamais... Seul des amas de terre jonchent le sol, où les cadavres sont enterrés par milliers, jusqu'à que la prochaine crue les déterre. Les cyclones sont devenus quotidien, les gens le répètent assez : on vit au jour le jour. Près de 18h de travail journalier, enfant comme adulte. Le peu qui ont décidé de rester cultivent les marais salants. Près de 15 millions de personnes quittent les côtes pour s'installer en ville.

La ville. Lieu de détresse, d'entassement sauvage. Exclus du centre ville, tous ces réfugiés climatiques sont confinés dans les marges urbaines. On ne peut même pas qualifier ça de bidonvilles. Ils vivent tous au bord des voix ferrées, où les rails sont les lieux de jeux, de rassemblements des marginaux. Ils se dénombrent par millions, sans eau, sans électricité, vivant dans des conditions inimaginables au XXIe siècle. Venus en ville car de toutes façons pas d'autres solutions : il faut travailler pour survivre. Toutes les 10 minutes (de jour comme de nuit), un train express de passagers ou de marchandises pour les privilégiés passe. Coups de klaxon tout le long, même en plein désarroi personne ne tentera de l'arrêter. Des abris de ferrailles et de toiles, tous alignés le long des rails, de couleurs différentes. Uniformes et terriblement terne.
Un dix mètres carré pour un couple et ses 5 enfants en moyenne, et pourtant le même sourire sur tous les visages, petits ou grands.

Un dernier intervenant nous fait part de la nouvelle initiative du gouvernement local. Les voitures ont presque disparu, elles sont toutes remplacées par des scooters style Vespa aménagés avec une banquette pour deux à l'arrière, 100% gaz naturel. Une initiative généralisée sur le pays. Un début. Insuffisant certes, mais lucide dans ses propos. Seul nous ne fournissons qu'une minuscule pierre à l'édifice. Ceux sont les plus grands pollueurs qui doivent prendre des mesures adéquates... Allez un peu dire ça à la Chine, l'Europe ou encore les États Unis ? Quand ce ne sera plus par dizaines mais par centaines de millions de personnes qui devront fuir les fleuves et le littoral, qui nous accueillera ? L'Europe ? Les USA ? Ou nous laissera-t-on crever ici ?

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Commentaires
P
Très bien écrit oui. <br /> Ca donne une vision tout à fait apocalyptique d'un présent pour certains qui pourrait bien devenir le futur de tous...<br /> Comme tu dis à la fin, prendre des petites mesures, c'est bien, mais si elles ne sont pas suivies par de grands bouleversements majeurs à une échelle supérieure, euuuh ça fait presque un peu rigoler. Enfin c'est bien, c'est sur, mais t'as tellement l'impression que c'est une goutte d'eau dans un océan..c'est vraiment décourageant.
Z
Ça n'annonce vraiment rien de bon...<br /> On ira nulle part, parce qu'on aura plus aucun endroit où aller. Si le niveau de l'eau monte autant, je ne vois pas comment faire...<br /> En tout cas, super article même si très effrayant.
A
C'est une série de plusieurs documentaires sur France 5 sur les conséquences du réchauffement climatique tous les mardis de l'été... Ca s'appelle Sale Temps pour la Planète. Vraiment bon. La semaine prochaine c'est la situation (masquée) aux USA. Chaque semaine c'est focus sur un pays. Pour celui là, j'ai pris la base du reportage, et j'ai mélangé avec un bouquin que j'avais lu en début d'été...
M
Les migrations climatiques sont l'avenir de l'humanité !!<br /> D'où tu sors ces infos ?
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