Des libraires dans le collimateur de la police

Plusieurs libraires s'inquiètent des dangers d'une police devenue plus politique que...policière.

Les temps sont durs pour les librairies alternatives. Deux visites de police en un mois pour "diffamation" ont quelque peu atténué les veléités libertaires de certaines libraires parisiens. Guillaume Dumora, gérant de la librairie Le Monte-en-l'air, située dans le quartier de Ménilmontant à Paris, explique comment il s'est fait interpeller pour "atteinte à l'image de la police". Le 17 juin, Lamine Dieng, un jeune homme de 25 ans, décède d'une crise cardiaque dans un fourgon de police. Le 3 juillet, le gérant de la libraire Le Monte-en-l'air décide de mettre en vitrine de sa librairie une affiche maison de soutien à la famille du jeune homme. "Ici on meurt dans les fourgons de police", lit-on sur l'affichette. La formulation fait mouche, trop affirmative au goût de la police. Le lendemain, deux inspecteurs viennent retirer l'affiche et convoquent le libraire, qui sèchera son audition. Depuis, pas de nouvelles.

Ferid Kaddour, propriétaire de la librairie Thé Troc dans le XIe arrondissement de Paris, s'intéresse à la politique. L'homme, qui est par ailleurs très sarkophobe, aime réagir aux évènements de l'actualité façon personnelle. En 2006, avec quelques amis graphistes, il réalise des affiches anarcho-provocatrices : du style "Sarkozy, fils de Pétain". Dans le quartier, certains lui trouvent beaucoup d'humour, d'autres un peu moins et contactent la police.
Comme pour Guillaume Dumora, de jeunes fonctionnaires de police, peu zélés, lui rendent visite afin qu'il fasse disparaître ces affiches "diffamantes". Le libraire refuse. Depuis, des policiers en civil viennent régulièrement rôder devant sa librairie. La provocation de ces libraires est-elle devenue un moyen d'expression ? Quelles sont les limites de la caricatures ? Des réponses restent à trouver...

                            

Sources : Les Inrock's

Comments

[Aiollywood]

Atteinte des libertés tout à fait. On est un peu dans la même logique que les caméras de surveillance. Souriez, vous êtes filmés, 24h/24. Au delà de l'aspect ultra sécuritaire poussé à l'extrême, il y a indéniablement une atteinte à la liberté de circulation de chacun.
Liberté d'idée et de mouvement.

[zofia]

Ben je trouve que ça ressemble un peu à une atteinte des libertés ça... non ?
Tu en penses quoi toi ?