Black Swan
L'histoire : Nina,
belle danseuse au ballet de New-York voit son plus grand rêve réalisé :
devenir la Reine des Cygnes dans le Lac des Cygnes. Éprouvant challenge
que personne ne va faciliter, ni sa propre mère, ni Thomas l'ambigu
chorégraphe ou encore la très libérée Lily, tout juste arrivée de San
Francisco.
Darren
Aronofsky + Vincent Cassel + Natalie Portman, c'était obligé que
j'aille voir, même si le sujet principal est la danse ! Comme certains
le savent, la danse c'est pas mon kiff, je n'ai jamais porté ni
ballerines, ni tutu, ni fait des pointes le mercredi après-midi et je
n'ai jamais eu envie de le faire.
Et pourtant là... j'ai été carrément emballée !
Bon
d'abord, c'est Aronofsky, et à part The Wrestler, j'aime son œuvre
torturée, étrange, flippante, à l'image sublime. Et cela se retrouve
ici. La réalisation est soignée, parfaite, délicate et angoissante.
Douloureuse aussi, montrant le corps malmené, une quête de perfection
sans fin, l'atteinte d'un idéal. Au travers du monde fermé d'un ballet,
Aronofsky filme les rivalités permanentes entre les danseuses, ce monde
qu'on devine dur, implacable, où chaque ballerine est prête à prendre
la place d'une autre sans état d'âme.
Dans ce monde se détachent
quatre personnages, chacun livrant une performance d'acteurs de Vincent
Cassel, chorégraphe maîtrisé, pervers, au pouvoir quasi divin en
passant par la rivale, Lily, jouée par la très sensuelle Mila Kunis ;
sans oublier la mère de Nina, tourmentée, jalouse, et bien évidemment
Nina, ange noir que Natalie Portman incarne avec force, conviction,
passion, précision, brio, totalement troublante.
Jouant
en permanence sur la dualité noir/blanc, les jeux de miroir, l'angoisse
grimpe les échelons du stress crescendo, il fait éclater peu à peu
l'obsession de Nina, qui a 22 ans occupe une chambre digne d'une
fillette de 9 ans, tout habillée de rose. On sent que ce qu'elle ignore
va rapidement devenir obsessionnel, allant jusqu'à l'impression de voir
du sexe partout, une atmosphère lourde chargée de délires érotiques.
Cette schizophrénie qui émerge va transformer le film en une tâche
rouge sang qui augmente doucement.
J'ai
adoré ce basculement dans le (léger) film d'horreur, cette tension
dramatique accompagnée de la musique du Lac des Cygnes à la fois si
beau et si perturbant, sans temps mort.
Un VRAI plaisir noir, à la limite de la douleur parfois.
source : Allocine.fr © Twentieth Century Fox France
p.s : j'ai par contre passé une séance de merde entre ma sœur qui n'avait de cesse de regarder sa montre, puis taper ses doigts sur son genoux et tout un public débile qui n'arrêtait pas de rire. C'est simple, il y a pas mal de scènes un peu osées dans le film et tout le monde riait à ces moments-là... c'était incroyable. À croire qu'ils n'avaient jamais vu une scène de sexe ! Celle où Natalie Portman se caresse dans son lit au matin et qui se rend brutalement compte que sa mère a passé la nuit à dormir à ses côtés sur un fauteuil a déclenché des rires en cascade. C'était à n'y rien comprendre. Et franchement lors d'un film comme celui-ci, c'est très désagréable.