Fable III

Une nouvelle création de Peter Molyneux s'accompagne toujours d'une flopée de wagons de promesses.Ce qui bien souvent cause bien des tords à ses jeux: Les promesses du 1er fable n'ont toujours pas été tenue. Le vrai problème, c'est que Monsieur Molyneux est quelqu'un de passionné, d'ambitieux et plein d'idées. A l'origine Fable devait se poser comme une sorte de nouveau genre de jeu d'aventure: Le simulateur de Héros, celui dans lequel tout est possible, ou l'on est maître de sa destinée, le jeu où l'ont construit son histoire. Dans les faits, ça ne s'est pas passé comme ça. Fable fut certes un très bon jeu, original, proposant un univers riche, de vastes possibilités, mais on en attendait tellement, que l'on fut déçu.
Le bonhomme réitéra pour le second opus, plusieurs années après. Et si le jeu fut une sacré évolution, il ne pu s'empêcher de facher les gens sur certains points: Durée de vie assez courte, peu d'équipements, peu de tenus, inventaire poussif, gestion de la magie pas terrible, jeu truffé de bug. Fable II reste un jeu d'exception mais plombé par ces défauts (liste non-exhaustive) et les promesses toujours aussi peu tenus de l'ami Molyneux.

Quelle ne fut pas notre surprise en apprenant que dans un laps de temps aussi court (2 ans), Lionhead (le studio de Molyneux) nous sortait un Fable III "révolutionnaire"!

Fable III se veut la suite directe du II, on y incarne un des deux enfants du héros du II, qui a sauvé L'albion (pays de fable), qui en est devenu roi et qui en mourant, a confié les rennes du pouvoir à son fils ainé: Logan. Ce dernier s'empressa de devenir un despote et écrasa le pays dans sa main de fer. Vous êtes le fils cadet, et vous devait renverser le roi.

Dans le fond Fable III est différent des deux premiers: Il faut devenir populaire auprès de partisans, pour soulever une révolution, renverser le roi et diriger à sa place. La gestion du bien et du mal est beaucoup moins importante que dans les autres et la prise de décision se répercute bien plus tard dans le jeu. De plus la seconde partie qui intervient au dernier tiers du jeu tranche carrément avec la série puisqu'il faut régner et gérer son royaume (c'est là que la prise de décision prend son importance). Cette partie très intéressante aurait mérité d'être plus longue et plus fouillée, mais elle reste vraiment excellente.

Après le fond, abordons la forme: Il s'agit ni plus ni moins qu'un Fable II +. Même moteur, même système de combat, mêmes ennemis, même genre de quêtes, même musiques...Les différences sont la plupart du temps, à la défaveur du jeu: une des bonnes idées du III est d'intégrer l'interface du jeu, au gameplay Ainsi il n'y a pas de menu pause, mais une zone appelée le sanctuaire que l'on rejoint en appuyant sur start. En ce lieu vous pouvez modifier votre arsenal (encore plus réduit que dans le II), vos tenus, vos sorts (on y reviendra), gérer votre patrimoine et vos quêtes grâce à une carte vraiment bien foutu, voir votre avancement dans le jeu, le statut de votre personnage et même aborder le mode online et la boutique en ligne. Le revers de la médaille, c'est qu'il n'y a plus d'inventaire, plus de menu d'expression, plus de menu de sortilège. Pour interagir avec les gens, il faut désormais passer par des étapes imposées. On y perd en liberté d'action, et c'est bien dommage. L'absence d'inventaire est plus grave, c'est LE plus gros point noir du jeu, tous les objets collectés ne sont utilisables que quand le jeu le décide... Et pire: La barre de vie à cédé la place au système Halo: Quand vous vous faites frapper, un contour rouge apparait autour de l'écran, signe de mauvaise santé, et il suffit d'attendre pour qu'il disparaisse, les potions (utilisable ponctuellement donc) ne servent qu'à accélérer le processus. Du coup, le jeu est trop simple. Ça c'est vraiment dommage.

Autre changement dont on se serait passé: Le système d'accompagnement des Personnages Non-joueurs: Auparavant, on leur signifiait de nous suivre et ils le faisaient. Désormais, on les prend par la main. Que ce soit notre compagne (ou compagnon), un ami, un bandit que l'on arrête, un client que l'on escorte pour une quête... Du coup ce n'est pas souvent judicieux, c'est pas très bien géré (dès que l'on court, il nous lâche, se coince quelque part...) C'est super relou!

La magie a changé de fonctionnement. Dans le II on organisé un arbre de magie ou chaque niveau de charge, pouvait contenir un sort différent, on pouvait changer de sort en temps réel, mais ce n'était pas super pratique. La nouvelle méthode n'est pas plus pratique mais elle simplifie le tout: Vous disposez d'un (puis de deux) gantelet magique auquel vous attribuez un sort et un seul sort. Quand vous en obtenez un second, vous pouvez les combiner. Du coup vous pouvez mixer des sorts et voir les effets souvent sympathiques qui en résultent. Ce système est sympa mais privilégie l'utilisation de deux sorts et seulement deux.

Graphiquement, il s'agit donc du même jeu agrémenté d'effets plus actuels, des environnements plus beaux, plus vastes aussi, beaucoup moins buggé (mais quand même), et plus sombre aussi. Quand on prend la manette, on retrouve les mêmes sensations que dans le II. Bref, on a quand même plus l'impression d'avoir affaire à un add-on conséquent, plus qu'à une suite.

Et là, vous allez me dire: "Mais il vaut rien ce jeu!" Et bien détrompez vous. On retrouve toute la puissance de Fable, même s'il manque des trucs essentiels. Déjà l'humour est toujours aussi présent, bien écrit, anglais. L'univers est cohérent, on retrouve la géographie du second opus, mais tout y est différent.

Du coup on a plaisir à retrouver cet univers si riche. Le jeu est très agréable à parcourir, même s'il est un peu simple. Il y a toujours un endroit à découvrir, une grotte à explorer, une énigme à résoudre, une famille à fonder... Niveau durée de vie, on peut faire l'aventure en ligne droite en moins de 10 heures, ce qui est très court, mais si vous souhaitez faire un fable en ligne droite, vous pouvez retournez sur Call of duty, ça n'a aucun intérêt! Fable, c'est de la quête annexe, de l'à côté, de la recherche de trucs cachés... Là on augmente considérablement la durée de vie: J'ai mis plus de 25 heures à finir le jeu, et il me reste encore pas mal de matière pour que j'y revienne (Chasse au nains de jardins maléfiques, clés d'argent et d'or, quêtes annexes, succès, multijoueur).

Au final, on se retrouve avec un bon jeu, qui tranche malgré tout avec les opus précédents par ses choix étranges, et l'orientation de la dernière partie du jeu. Il semble être un épisode transitoire vers un Fable différent, mais il  ne va pas au bout de ses idées et en compilant les mécanismes des anciens épisodes (bonté ou méchanceté notamment) aux nouveaux (promesses et récolte de partisans) il est parfois incohérent (Dans la 1er partie, on peut être le mec le plus maléfique du monde, tuer à tour de bras, et malgré tout continuer à amasser des partisans pour la révolution). Malgré cela Fable III est vraiment fun, agréable et riche en subtilités. Un épisode déstabilisant, à la fois si proche et si différent des autres. Je me suis laissé prendre au jeu, mais par contre pour la suite: Remettez un inventaire, prenez votre temps et virez moi ce système de main dans la main.

Comments

[zofia]

Ça a l'air plus que mitigé mais malgré tout tu as l'air d'avoir apprécié, heureusement !