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21 août 2010

Chronique de l'ensemble de la discographie de Puppetmastaz (3/3)

Délicat de proposer une chronique portant sur l'ensemble de la discographie des Puppet, mais tâchons de faire ça de façon logique et méthodique. Et d'un certain côté, nous allons vite voir que l'approche est assez simplifiée car les Puppetmastaz ont commencé très fort... pour mal terminer.

                                 Puppetmastaz1

Leur existence depuis 1996 a mis un certain temps avant de se concrétiser puisqu'il faut attendre 2003 pour voir le premier skeud paraître, il s'agit de Creature Funk. Quelle entrée en matière ! Après l'apparition de Gorillaz dans les années 90, on pensait avoir tout vu en matière d'hip hop alternatif, où eux-aussi avaient l'étiquette d'innovateurs avec leurs personnages animés. Une dizaine d'années plus tard, les Puppetmastaz mettent leur grain de sel et se lancent à l'assaut du milieu, à coups de marionnettes. Creature Funk (2003) et Creature Shock Radio (2006) sont de loin les deux albums incontournables du groupe, avec le terrible constat de voir que rien n'est à jeter.

L'état d'esprit véhiculé s'apparente à un milieu musical parsemé de cartoons, où le monde du hip hop est copieusement parodié (Hip Hop Police) où l'on n'a pas de mal à se moquer d'Eminem. Phrasé unique, déformation à l'hélium, bruits d'animaux ou encore bruitages en tous genres, le hip hop proposé par les Puppet est un univers assez dense : influences jazz, ragga, ska mais aussi électronique, le groupe se démarque par son originalité tout comme par sa mixité.

En passant par la vieille école groove, funk et disco, les thèmes abordés sont sans concessions : violence, politique, musique, le tout en dérision et dans un langage très décalé.C'est résolument fun, carrément festif, transformant ainsi les apparences en un gigantesque chapiteau où les marionnettes font régner la loi : c'est le maître mot des albums, les marionnettes doivent prendre le pas sur les humains et les idées banalisées. Des opus incontournables, il se compte à la pelle : Re-evolute est un joyau au clavier très ska/reggae, Ms Bumblebee sur un fond de cirque, Pet Sound déroutant, ou des perles plus orientées hip hip sur Zoology, Stories, Humans Get All The Credit.

Ces deux premiers albums sont de loin les meilleurs du groupe : ils rafraîchissent le style, détournent les clichés et lancent un immense pavé dans la marre. La dimension acquise par les Puppet à l'aube de 2006 est indéniable, aucun groupe ne leur arrive à la cheville. Leur concept original entérine toute contestation, Creature Funk est un immense terrain de jeu ludique !

2008 va amorcer le début de déclin. The Takeover est attendu au tournant : deux albums de haute volée, la confirmation est indispensable si le groupe veut garder toute sa crédibilité. ll s'étoffe et propose désormais 20 marionnettes pour les shows. La magie des deux Creature commence à se perdre, tout comme l'originalité des Puppet. Savoir renouveler un style sans le quitter des yeux, tout en restant dans l'univers monté de toutes pièces. Sacré défi à réaliser pour les berlinois. Malheureusement The Takeover symbolise le début du déclin, avec un album clairement moins festif, beaucoup plus lent... avec un virage ragga/rock. On reste cependant conscient qu'un effort a été effectué sur la durée de l'album, avec une nouvelle fois plus d'une heure de production sonore, traditionnellement entrecoupée de ces célèbres et délirants interludes.
Moins de créativité musicale, les jeux de basse se font plus présents et les hits ne tardent pas pourtant à s'affirmer : Take Me On A Ride, Mephistopheles cartonnent immédiatement. Des brûlots hip hop explosent avec So Scandalous, Can't Control It, Primeministaz of Puppetry. On tarde à retrouver ces morceaux décalés et déjantés, comme Animals, Reservoir Foxin ou encore le percutant Hallucinate.

Un album un peu plus hâché avec moins d'énergie, mais des compos qui continuent en grande partie à faire mouche. Alors que les premières critiques surgissent, les Puppet s'en sortent plutôt bien sur The Takeover malgré la baisse de régime affichée. Ça sent du quitte ou double pour le prochain album...

Malheureusement la sortie de The Break Up en 2009 est doublement significative... Tout d'abord le titre de l'album qui annonce la couleur, sans aucune alternative : cet album sera bel et bien le dernier, puisque les Puppet se séparent juste après sa tournée. Il y aurait tant de choses à dire ! A écouter ce skeud, impossible de ne pas se dire "tant mieux !", tant la qualité de ce The Break Up est déplorable. Les tensions apparues l'année précédente ont finalement eu raison du groupe : à bout de souffle, les Puppets en comité réduit ont certainement voulu tenter un dernier coup avant de tirer leur révérence. Une idée pas forcément néfaste mais très mal conçue : cet album platonique sonne plus que jamais creux, comme si les Puppet avaient oublié les bonnes manières. Fini les compos avec les différents membres, dès la première piste l'album voit se succéder ce que l'on imagine les prochains projets solos. Chacun tente de faire son coming out avant de partir... Aucune originalité, à la limite de la ressemblance sonore sur tout l'album, les Puppet ont littéralement explosé sur ce cd. A peine Masquerade vient sauver la galette d'une apathie généralisée. La sortie assez précipitée (seulement 1 an après The Takeover) doit aussi en partie expliquer la pauvreté de l'album. Pire, les Puppet pour la première fois essaient de devenir sérieux dans leur façon de faire... mais l'exploite de façon très maladroite. Il n'y a rien de nouveau dans The Break Up, bien au contraire, une soupe déjà servie qui a perdu de sa superbe.

En 2009, les Puppetmastaz disparaissent donc du milieu hip hop par la petite porte après avoir côtoyé les sommets sur ses deux premiers albums, tout en l'ayant effleuré sur son troisième. Face à la pression et surtout dans la précipitation, le groupe a fini par exploser en plein vol. Tristesse...


Groupe : Puppetmastaz
Origine : Allemagne
Chants : Anglais
Genres : Hip Hop Alternatif
Actif : Non
Albums Studios + NOTES : - The Break Up (2009) = 07/20
                                          - The Takeover (2008) = 14/20
                                          - Creature Shock Radio (2006) = 18/20
                                          - Creature Funk (2003) = 19/20

Les albums sont en libre écoute sur Deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/puppetmastaz

Une semaine spéciale Puppetmastaz en 10 volets est disponible sur Le Musicodrome

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Commentaires
A
Le premier c'est Creature Funk, sur Deezer c'est bon ! Creature Shock Radio est aussi excellent mais ne marche pas :( <br /> <br /> Les morceaux sont très variés, je te conseille ceux-ci : Re-Evolute, Pet Sound, Zoology, Ms Bumblebee (ceux-là font très hip hop/cirque) ; Expect this get his, Humans get all the credit (plus hip hop/electro).<br /> <br /> Particulier tu verras, mais quand tu écoutes ce cd, dans le contexte, tu te dis que t'as jamais entendu ça et de cette manière...<br /> <br /> Pourtant le hip hop c'est vraiment pas mon truc, mais là j'ai été conquis.
S
Excellent !<br /> Trouver l'originalité (pour chaque album) dans l'originalité (du concept) à pas du être évident...<br /> Donc j'écouterai le 1er album.
A
Tout n'est pas bon dans leur musique, le dernier album est un raté... Même le clip ou live proposé n'est pas le meilleur. Le premier album est une tuerie. <br /> <br /> Mais je reconnais que le concept est vraiment original et rend super bien. Je pense que c'était à voir au moins une fois dans sa vie, que l'on aime ou que l'on aime pas. Sur leur dernière tournée, les gens devaient venir avec une marionnette eux-aussi... et la meilleure était désignée à la fin par le groupe !
S
Je ne connaissais pas les Puppetmastaz, ce qui me donne l'impression d'avoir loupé quelque chose !<br /> Même si j'accroche pas à la musique (peut-être parce que je comprends pas les paroles...), j'accroche à l'originalité du concept.<br /> Merci pour la découverte
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