Le jeu de rôle, pratique communautaire ou rituel sectaire?
A l'heure où je ressors mes livres de règle, pour fraterniser avec quelques nouveaux camarades, je me pose la question du regard des autres sur cette pratique qui fut pendant un temps, mal considérée, voir diabolisée. Alors où en sommes nous vis à vis de ce loisir? C'est la question qui m'intéresse et que je vous pose, à vous, qui passez par ici...
Tout d'abord, qu'est ce que c'est? Avant toute considération philosophique, éthique ou m
orale, c'est un jeu, un jeu qui regroupe des gens autour d'une table et d'une personne pour vivre des aventures imaginaires. Chacun des protagonistes se crée un personnage, et l'interprète dans une histoire contée par ce qu'on appelle communément un maitre de jeu. Le maitre de jeu est le gardien des règles et de l'histoire, il est le gestionnaire de l'univers qu'il a façonné et il raconte l'histoire à laquelle participent les joueurs, il doit donc réagir en fonction de leurs choix, interpréter de multiples personnages, il doit tenir en haleine ses joueurs et toujours avoir en tête les mécanismes qui régissent le monde dans lequel ils évoluent.
De leurs coté, les joueurs doivent faire preuve d'imagination pour conceptualiser l'univers qu'on leur apporte, et évoluer en son sein. Ils doivent aussi interagir entre eux, et avec les personnages du maitre de jeu, faire la part des choses entre ce qu'ils savent et ce que leur personnage sait, et surtout, ils doivent se prendre au rôle... L'univers exploré peut être de toute nature, et les thèmes les plus fréquents sont la fantasy (Donjon & dragon), le fantastique (Vampire, Shadowrun...) ou la SF (là j'ai pas d'exemples).
A l'époque où j'ai commencé à jouer, le jeu de rôle, c'était en gros, une pratique de maniaque, simulant des viols collectif sur des jeunes filles dans des bars lugubres, des messes noires, des gens dans des forêts qui se battent vraiment... Toutes sortes d'inepties rapporté par des journalistes en mal de scandale, qui ont fait beaucoup de tord au jeu, perturbant les parents et donnant au final à ce loisir, un petit goût de souffre...
Peut on devenir dingue en faisant du jeu de rôle? oui, si on est complètement débile... Cela revient à poser la question: peut on devenir dingue en regardant la télé? En jouant au jeux vidéo? En lisant un livre? En faisant du théâtre? Le jeu de rôle fait appel à l'imaginaire, les seuls éléments concrets sont: le maitre de jeu, ses livres, des feuilles de papiers et des dés (à la limite la table, les pizza et les sodas, mais j'extrapole), alors oui, on peut se prendre au jeu, il est conseillé de se prendre au jeu, et de rentrer dans son personnage, pour bien l'interpréter, mais au même titre qu'un acteur doit s'investir dans un rôle pour l'habiter. Ok cela peut être un refuge pour des gens dont la vie n'est pas satisfaisante ou bien je ne sais quoi, mais que ce soit cela, ou bien une autre pratique, ce n'est pas le support qui pose problème, mais bel et bien l'individu.
Selon mon expérience, le jeu de rôle est un formidable exutoire, un vecteur de développement de l'imaginaire et de cohésion entre individus. Pendant des années j'ai eu l'occasion de réunir des personnes tout à fait différentes autour d'une table pour partager le temps d'une nuit, ou d'un après-midi, un moment de franche camaraderie, et des fou-rires qui appartiennent désormais à la légende. C'est une activité dont je sors à chaque fois épuisé parce qu'elle fait appel à des ressources souvent inexploité, cela demande de la répartie, de la réactivité, de l'imagination, un sens de la mise en scène et de l'expression que tout le monde ne peux pas avoir.
Bref vous avez compris que je suis plutôt pour. Mais ce qui m'intéresse, c'est votre vision. J'aimerais savoir ce qu'aujourd'hui les gens en pensent. Alors je vous laisse la parole.