Robert Longo, l'art comme je l'aime
J’ai découvert Robert Longo, un soir par hasard en feuilletant le catalogue de son exposition au MAMAC (Musée Art Moderne et Art Contemporain de Nice). J’ai découvert et j’ai été instantanément bluffée par son trait de crayon, d’une finesse absolument parfaite.
Né à Brooklyn en 1953, Robert Longo est ce qu’on peut appeler un artiste complet.
Dès ses débuts il pratique à la fois la sculpture, la photographie, la performance, le dessin et l’art vidéo.
Réalisateur de vidéos musicales, du clip de REM « The One I Love » par exemple, ou de long métrage. En 1995, il réalise Johny Mnemonic avec Keanu Reeves et Ice-T, un film de science-fiction.
Mais c’est surtout son dessin qui m’a fascinée.
Un dessin grand format, entre 150 et 260 cm, au fusain, au crayon graphite ou à l’encre de chine, d’un détail absolument hallucinant. Un trait de crayon tellement habile au point de rendre certains de ses dessins comparables à de la photo, surtout pour la série Beginning of the World (2007).
L’installation Bodyhammers and Death Star (1993), composée d’une boule de 91 cm de diamètre recouvert de 18 000 balles de revolver (ce qui correspond au nombre de tués par balle aux USA en un an) et d’armes géantes (238 par 121 cm) pointant le spectateur est à couper le souffle.
Faisant partie de la réflexion de l’artiste sur la société contemporaine et montrant sa position critiquée très affirmée contre le gouvernement de son propre pays avec notamment Bodyhammers, Black Flags et Combines qui dénoncent tour à tour la libre circulation des armes et les conséquences qu’il peut en découler, la suprématie du pouvoir de l’argent et la domination militaire et écrasante de Etats-Unis.
Travaillant sur le côté noir de la société, Robert Longo développe dans la série Men in the Cities (1979) la solitude à l’intérieur des villes et dans un autre esprit par les représentations du bureau de Freud (2000).
La liste est encore longue et l’énumérer ici n’aurait que la fonction de catalogue alors que je veux faire passer le côté superbe de ses dessins.
Ce qu’on ressent quand on se trouve, petit, face à ces œuvres qui mettent « nos peurs viscérales, celles de l’instinct collectif et celles plus individuelles que connaît tout un chacun, et il emploie les images les plus violentes de notre environnement en contraste avec les plus lénifiantes ou apparemment inoffensives comme les roses ou les visages d’enfants endormis, pour créer les séismes susceptibles d’induire une réaction. »*
Et ça marche. Devant ses toiles, j’ai ressenti toutes sortes de choses et avant tout de la beauté pour le dessin que j’avais en face de moi, pour le génie de l’artiste.
celle-ci me fait penser à Silent Hill
* Gilbert Perlein et Michèle Brun, http://www.mamac-nice.org/francais/exposition_tempo/musee/longo2009/index.html
Le site de Robert Longo avec encore plus de photos de toutes ses séries : Robert Longo
Liste des œuvres de l'article (ordre chrono) :
1.THE MYSTERIES, 2009, Untitled Cathedral of Light, fusain
2. BEGINNING OF THE WORLD, 2007, Untitled Bruna, fusain
3. COMBINES, 1982, Now everybody (for R. W. Fassbinder) I, fusain, bronze, encre et crayon graphite
4. THE SICKNESS OF REASON, 2003, Untitled Grable 1948, fusain
5. THE FREUD CYCLE, 2000, Untitled (EXTERIOR APARTMENT DOOR WITH NAMEPLATE AND PEEPHOLE, 1938), 1938), fusain
6. MEN IN THE CITIES, 1979, MEN IN THE CITIES - MEN TRAPPED IN ICE, fuasin et crayon au graphite
7. THE MYSTERIES, 2009, Untitled (ET In Arcadia Ego), fusain
8. BALCONY, 2008, Untitled (Angel), fusain
9.OPHELIA, 2002, Untitled (Ohpelia #7), fusain et encre