Nosfell, entre Lugina et Avaden Lis
Le 8 Juin est enfin sorti le troisième album éponyme de Nosfell, dernier chapitre parachevant son tryptique mythologique dans l’univers fascinant et terrifiant de Klokochazia.
Il aura fallu trois ans d’attente pour que ce chanteur et musicien hors normes accompagné du violoncelliste Pierre Le Bourgeois, nous transporte à nouveau dans un monde qu’il a créé de toute pièce au fil de ces deux précédents album : Pomaïe Klokochazia Balek et Kälin bla lemsnit dünfel labyanit (et oui quand même…).
Ce qui m’avait particulièrement attirée dans ces deux albums au style inclassable, c’était tout d’abord le concept de création d’une langue. Nosfell a inventé le Klokobetz, langue originale de Klokochazia, avec toute une syntaxe, un vocabulaire et même une graphie, et je trouve que la mise en musique de cette langue imaginaire en alternance avec l’anglais et le français donne quelque chose d’envoutant et de dépaysant.
Le travail de la voix est aussi un élément important dans les morceaux de Nosfell. Il a vraiment une capacité exceptionnelle à faire vivre les personnages de son récit comme le ferait un véritable conteur si bien qu’à la première écoute, on a vraiment l’impression d’avoir affaire à plusieurs personnes différentes.
J’ai d’ailleurs eu la chance d’assister à un de ses concerts à Nice en 2007 et c’était vraiment une expérience unique de le voir rentrer dans la peau des personnages à la fois par la voix et la gestuelle. Tout le monde était captivé par cette mise en scène théâtrale de ce qui était quand même un concert plutôt rock. Enfin, ajoutez à cela le fait que Nosfell est aussi un excellent musicien et vous comprendrez à quel point j’attendais avec impatience son prochain album.
Le changement d’ambiance dans ce troisième album est frappant. Le style n’est plus aussi épuré que dans le premier et le rendu moins sombre que dans le second. Ces changements sont dus à la présence du percussionniste Orkhan Murat mais surtout au fait que la réalisation et le mixage ont été confiés à Alain Johannes (Queens Of The Stone Age /Eagles Of Death Metal /Arctic Monkeys), ce qui donne un côté beaucoup plus rock et même punk rock sur certains morceaux.
De cette collaboration avec Alain Johannes est aussi né un trio avec Brody Dalle (ex-Distillers, Spinnerette) et son mari Joshua Homme (Queens Of The Stone Age/Eagles Of Death Metal/Kyuss) sur le titre "Bargain Healers", seul titre en anglais de l’album.
On trouve aussi un duo, en français cette fois-ci, sur le titre "La Romance des Cruels" avec Daniel Darc dont la voix se mêle finalement très bien avec celle de Nosfell et de son univers en général.
Finalement je ne saurais que trop vous conseiller de jeter une oreille à ce nouvel album, mais vous vous doutez bien qu’il n’est pas encore en écoute sur Deezer. Le deuxième album n’y est même pas non plus donc il faudra vous contenter de ce qui se trouve sur le site officiel : trois titres complets :"Lugina", "Bargain Healers" et "Jusila" ainsi que des extraits des autres morceaux de l’album.
Vous trouverez aussi sur le site des vidéos concernant la préparation de l’album à Los Angeles (entre autres) qui sont vraiment intéressantes (enfin ça n’engage que moi vous l’aurez compris).
Enfin, dernière information, le 25 Juin prochain sortira Le Lac aux Vélies, un conte musical créé par Ludovic Debeurme et Nosfell qui fera l’objet d’une représentation unique le 29 Juin à Paris qui comprendra des chansons des deux premiers albums arrangés avec l’orchestre national d’Ile de France. Si jamais vous avez l’occasion d’y aller n’hésitez surtout pas !