Le fait du prince - Amélie Nothomb
Comme toutes les années, la miss Nothomb sort son nouveau livre, sous les yeux émerveillés de ses fans, ou sous le regard agacé de ses détracteurs. Ceux qui me suivent un peu le savent, depuis 3/4 ans j'étais très déçue par la production Nothombienne que mon modeste avis trouvait trop facile, un peu bâclée, un peu décevante, pas très jouissive pour l'esprit et pour l'imagination. Alors je suis contente d'avoir enfin relu quelque chose que j'ai trouvé de bonne qualité, en comparaison avec ces derniers romans.
Le Fait du prince commence ainsi, sur un dialogue entre deux invités à une soirée ce qu'il y a de plus banal, et on ne saurait expliquer le thème du livre de manière plus claire :
"Si un invité meurt inopinément chez vous, ne prévenez surtout pas la police. Appelez un taxi et dites-lui de vous conduire à l’hôpital avec cet ami qui a un malaise. Le décès sera constaté en arrivant aux urgences et vous pourrez assurer, témoin à l’appui, que l’individu a trépassé en chemin. Moyennant quoi, on vous fichera la paix".
Evidemment, le lendemain de cette conversation à laquelle Baptiste Bordave a participé, un inconnu sonne à sa porte. Cet inconnu, il s'appelle Olaf, sa voiture est en panne et il veut téléphoner. Baptiste lui ouvre la porte sans problèmes. Mais à peine entré, Olaf s'éffondre devant le téléphone et meurt sans plus de cérémonies. Destabilisé par les propos de son interlocuteur de la veille...notre héros n'aura évidemment pas l'attitude habituelle dans ce genre de circonstances(il n'appelle ni les secours, ni la police)...ce qui l'amènera jusqu'à tenter de s'incruster dans la vie de ce feu-Olaf. Se faire passer pour mort, et emprunter l'identité d'un autre, quand on a pas d'attaches, c'est si tentant. Mais Olaf, ce sacré suédois, n'était pas un simple instituteur, non non, ça serait trop simple et le brave Baptiste se trouve embarqué dans une suite d'évènements bien plus compliqués que prévu.
En résumé, Le fait du prince se lit très bien, c'est très sympa et pour les fans d'Amélie, c'est marrant de retrouver de nombreuses thématiques qui traversent son oeuvre, comme le rapport à la bouffe, l'ivresse, la mise en scène d'individus totalement banals dont le destin va dégénérer jusqu'aux frontières de l'absurde... La folie d'Amélie est bien là, et certaines de ses réparties sont dignes des meilleures citations. Mais il manque quelque chose. Notamment au niveau de la fin, on nous laisse un peu frustrés, un peu déçus, un peu en manque de... d'une fin plus grandiose. Mais ma foi, ce n'est pas si grave.