Versailles
De Pierre Schoeller
Sortie 13 Aout 2008
Erika et Enzo ont respectivement 23 et 5 ans. L’une est la mère de l’autre mais les deux sont dans la même galère : sans domicile, ils errent dans Paris, font parfois escale dans des foyers, mais repartent bien vite dans la rue, là où ils vivent et où ils dorment.
Le film débute donc sur une nuit banale pour cette jeune femme et son fiston : ils cherchent un coin tranquille, le trouvent et s’endorment cachés sous un amas de cartons sales. A ce moment précis, le titre du film s’affiche ironiquement sur le grand écran. Versailles.
Non, ce n’est pas tout à fait Versailles pour Erika, fille paumée, en révolte contre cette société qui la rejette mais voulant en même temps y trouver sa place.
Après une journée passée à se promener dans les jardins de Versailles, Erika et son fils cherchent le chemin de la gare et s’égarent dans la foret. Ce n’est pas le grand méchant loup qu’ils rencontrent mais Damien (Guillaume Depardieu), un vagabond à l’ancienne, qui dort dans une cabane, vit de rien et entretient des rapports amicaux avec les quelques mecs bizarres qui vivent dans le secteur, des voisins comme les autres serait on tentés de dire. C’est la misère la plus totale juste à coté de ce château qui a toujours représenté l’idée de luxe, de richesse.
Après une nuit torriiiiiiide au coin du feu, Erika se casse au petit matin et laisse son petit Enzo à Damien. La suite ? Erika deviendra un personnage plus lointain, occupée par sa réinsertion sociale (qu’elle réussira). Quant à Damien, après avoir tenté de semer le petit gosse, décide de le prendre sous son aile…pour le meilleur et pour le pire.
Mais le film ne se résume pas à ça.
Mon avis :
J’y suis allé pour Guillaume Depardieu que j’adore, même s’il est blond. Mais le thème du film m’attirait également, faut pas croire. J’avais peur d’être confrontée à une histoire et une mise en scène mélodramatique. Chose qui n’arrive pas. Le spectateur peut juste être choqué par la cruauté qui plane au dessus de ces êtres malmenés par la vie, mais on ne sombre jamais dans le larmoyant, et c’est bien.
J’ai surtout été très intéressée par la différence entre deux comportements, ceux de Damien et d’Erika. Ils se battent tous les deux, mais pas pour les mêmes choses et pas pour arriver aux mêmes résultats. Erika est plus une victime et on comprend à la fin du film que Damien ne subit pas, qu’il a finalement choisit de vivre ainsi…en déséquilibre sur le fil, mais libre.
Libre de quoi, on ne sait pas, mais ce que je sais par contre, c’est que la fin de ce film est pourrie, ou disons…pas du tout réaliste, et c’est dommage de terminer sur ça. Enfin ce n’est que mon avis.